RETOUR-ZURUCK

Article paru dans le Figaro du 
13 juillet 04

 

 

L'animateur est aux commandes de la nouvelle formule d'«Intervilles»
France 2/ Nagui prend l'été par les cornes
Si le retour d'«Intervilles» dans le PAF pouvait laisser dubitatif quant à l'adhésion du public, surtout en «access prime time», les audiences, depuis une semaine d'antenne, montrent jusqu'à présent un engouement certain. L'émission recueille en effet une moyenne de 2,8 millions de téléspectateurs (soit 21,4% de parts de marché) alors que l'an dernier, dans la même case horaire, le programme d'été «Trivial Poursuit», produit par la filiale de Jean-Luc Delarue Carson Prod, n'affichait qu'un million de téléspectateurs en moyenne (soit 8,8% de parts de marché). Autre point de comparaison, «On a tout essayé» de Laurent Ruquier a réalisé dans cette même case, le reste de l'année, une moyenne de 2,9 millions de téléspectateurs pour sa saison 2003-2004 (soit 17% de parts de marché). Ravi de ce succès, Nagui, coprésentateur avec Juliette Arnaud, revient sur les raisons qui l'ont poussé à accepter l'animation du jeu.

Propos recueillis par Delphine de Mallevoüe
[13 juillet 2004]

 

LE FIGARO. – Qu'est-ce qui décide un Nagui, plutôt penché sur les nouveaux concepts de jeux, à reprendre le rôle de Guy Lux dans l'antique arène d'«Intervilles»?

NAGUI. – A vrai dire, je ne comptais pas prendre en charge l'animation de quelque émission que ce soit cet été. J'étais concentré sur la préparation de la rentrée de septembre avec «Le Coffre» qui va continuer et des «prime-time» qu'on va me confier. Jusqu'à ce que François Tronc (directeur des programmes de France 2, NDLR) vienne me proposer d'animer la nouvelle formule d'«Intervilles» et m'incite à regarder les cassettes de l'émission en version allemande. Et là, j'avais beau ne rien comprendre à la langue, j'ai été bluffé par les images spectaculaires, le rythme incroyable, tout comme l'efficacité de l'ambiance et de la mécanique du jeu. Si bien qu'un quart d'heure de réflexion m'a suffi pour dire oui!

Le côté franchouillard du jeu ne vous a pas donné d'hésitations?

D'une, il a très bien été «relooké» et, deux, son esprit bon enfant est précisément ce qui fait aujourd'hui défaut à la télévision française. Il n'y a rien à gagner si ce n'est faire équipe pour défendre les couleurs de sa commune. Autrement dit, on est bien loin des couples qui se trompent sur les îles et autres bateaux, en somme de toute cette vague de télé-réalité qui envahit le PAF. C'est sympa, drôle, populaire, et donc sans autre prétention que de divertir. C'est ni plus ni moins l'effet tarte à la crème des Buster Keaton et Charlie Chaplin, qui, outre sa dimension naïve et même poétique, n'a jamais cessé de faire rire. Jusque-là, dans le divertissement sur France2, on avait des grandes émissions de variété traditionnelles, du spectaculaire avec «Le Grand Cabaret» de Sébastien, du prestigieux avec Drucker. Ne manquait que la grande rigolade avec le retour d'«Intervilles».

Qu'y a-t-il à réinventer en termes de présentation par rapport aux Guy Lux, Léon Zitrone, Simone Garnier et autres?

«Intervilles» est une émission culte et, à ce titre, comme les vieilles recettes, elle a besoin qu'on retravaille sa présentation pour continuer à être bonne. Comme on valorise un bon plat avec une nouvelle nappe, de belles couleurs et de petits détails de décoration qui font la différence, il faut savoir recréer un cadre qui puisse relever le goût de la recette, sans pour autant nuire à sa qualité originelle.

C'est vous qui avez suggéré à la chaîne votre binôme avec Juliette Arnaud. Pourquoi elle?

Parce que je l'avais repérée au théâtre, dans sa pièce, et que je l'avais trouvée drôle, pétillante et pleine de repartie. Sans compter que j'avais tourné des pilotes de jeux avec elle pour France 2 et que cela avait donné des échanges ping-pong pour le moins toniques! J'ai donc tout de suite pensé à elle, certain que notre tandem servirait bien la dynamique d'«Intervilles». Et ça fonctionne!
«INTERVILLES», France 2, 18h50.